Avez-vous lu les romans de Jane Austen? Cet écrivain fait partie du Panthéon des auteurs classiques de la littérature britannique. Ses romans les plus connus ont été portés au cinéma et à la télévision, ayant notamment rendu l’acteur Colin Firth célèbre dans le rôle de Mr Darcy grâce à une scène mythique où il apparait en simple chemise blanche après avoir nagé dans un lac (cherchez sur youtube “Colin Firth Mr Darcy – The lake scene”, pour voir une des scènes les plus sexys du cinéma anglais!) – scène qui d’ailleurs n’existe pas dans le livre….
Mais là n’est pas le sujet. Le roman “Orgueil et Préjugés” (Pride and Prejudice en langue originale) raconte le destin de jeunes filles de la bonne société dans la campagne anglaise au XVIIIè siècle à travers le portrait de 5 soeurs aux personnalités très différentes. Toutes ont cependant en commun leur bonne éducation selon les critères de l’époque: savoir broder et jouer d’un instrument de musique, se comporter avec retenue devant les hommes, avoir une conversation polie… En observant l’éducation des jeunes filles dans les écoles privées anglaises d’aujourd’hui, il semblerait que les critères d’éducation n’aient pas beaucoup changé. En effet, elles apprennent toujours à bien se tenir en société (leur jupe longue d’uniforme, généralement un kilt, limitant toute position déplacée), à chanter (la chorale reste obligatoire durant au moins les premières années de collège) et souvent à jouer d’un instrument de musique. Le curriculum non seulement des écoles privées mais également des écoles publiques inclut cours de couture et cours de cuisine obligatoires. Récemment, j’entendais des jeunes filles de 15 ans discutaient de leur ressemblance avec tel ou tel personnage du roman, n’ayant pas de difficulté à s’identifier à l’une ou l’autre des 5 filles Bennet.
L’Angleterre n’a pas peur de conserver ses traditions, et fait tout pour garder ses repères. Et cela, sans pour autant rester bloquée dans le passé, puisque ces mêmes critères d’éducation sont désormais enseignés indistinctement aux femmes comme aux hommes, suivant tous le même programme scolaire, quel que soit le type de système éducatif choisi. Un concept très particulier de la modernité donc, qui ne tourne pas le dos au passé mais l’adapte aux temps modernes. Un concept dont on devrait peut-être s’inspirer en France au lieu de vouloir constamment tout révolutionner?